5 septembre 2023
Me Carole Guillemin et son client, propriétaire de chevaux blessés à Arsac dans l’écurie où ils étaient en pension, en 2015. © Crédit photo : Photo Florence Moreau Par Florence Moreau - fl.moreau[@]sudouest.fr Publié le 09/03/2021 à 21h55 Mis à jour le 09/03/2021 à 22h02 En 2015, cinq chevaux pensionnaires des Écuries des Châteaux à Arsac dans le Médoc avaient été volontairement et grièvement blessés. L’auteur présumé des sévices ne s’est pas présenté à son procès qui a été renvoyé. Les propriétaires de chevaux volontairement et grièvement blessés en 2015 aux Écuries des Châteaux à Arsac (Gironde) devront encore attendre. Le procès pour sévices graves ou actes de cruauté envers un animal qui devait se tenir ce mardi 9 mars 2021 devant le tribunal correctionnel de Bordeaux a été renvoyé avant la fin du mois. Motif : l’auteur présumé, ancien palefrenier des Écuries, ne s’est pas présenté à la barre.Certes légalement et fidèlement représenté par son avocat, Me Ludovic Baustier, le trentenaire a fait savoir dans un courrier qu’il ne serait pas là et… qu’il contestait les faits reprochés et pourtant avoués. L’avocat dénonce « un climat d’animosité palpable dans la salle qui ne permet pas d’aborder sereinement le fond du dossier » pour justifier l’absence de son client. L’enquête d’abord classée sans suite Quand, entre le 1er juin et le 31 décembre 2015, cinq chevaux, pensionnaires aux Écuries des Châteaux ont présenté la même inflammation et infection du pied, à l’antérieur (patte avant) gauche, les propriétaires et le gérant ont cherché avec un détecteur de métaux s’il n’y avait quelque chose qui les blessait, ont fait installer des caméras. Mais faute d’élément, l’enquête avait été rapidement classée sans suite. Aucun auteur n’avait été identifié à l’époque alors que le montant des expertises et des soins prodigués aux chevaux se chiffre en centaines de milliers d’euros. À l’automne dernier, le parquet de Bordeaux a rouvert l’enquête après avoir reçu un précieux renseignement. Les investigations, confiées aux gendarmes de la brigade de Latresne, ont conduit à l’interpellation du palefrenier qui avait reconnu les faits. C’est une pointe de fer à cheval de 10 centimètres qui a été enfoncée dans l’antérieur gauche des chevaux. Le palefrenier aurait agi par vengeance, suite à des moqueries dont il dit avoir fait l’objet au sein de l’écurie. « Il a détaillé un mode opératoire très précis, a donné un mobile, s’est excusé et aujourd’hui, il conteste et n’a pas le courage de venir en face pour s’expliquer », ne décolère pas Me Carole Guillemin, venue de Paris pour plaider pour des parties civiles. Une pointe de fer à cheval de 10 centimètres a été enfoncée Elle parle de « chevaux suppliciés ». « Il prétend qu’il ne s’est pas rendu compte de la gravité des blessures infligées, mais il s’est écoulé du temps entre chaque fait. Il a eu connaissance des conséquences vétérinaires sur le premier cheval et pourtant il a recommencé. Il n’est que lâcheté et mensonges, il n’est pas droit dans ses bottes », accuse l’avocate. Sébastien Carralot, le gérant des Écuries des Châteaux, s’est porté partie civile. Mais il est aussi cité comme civilement responsable en tant qu’ancien employeur du prévenu. Lui était présent ce mardi, aux côtés de son avocat Me Pascal-Henri Moreau, qui déplore « ces lâches manigances et ce machiavélisme ».